Cette carte conceptuelle représente un travail de longue haleine, encore inabouti. Elle met en tension des problèmes et concepts architecturaux au coeur de ce travail de thèse et questionnements épistémologiques entre technique, société et environnement émanant de penseurs du 20 et 21è siècle. Elle vise ainsi à situer théoriquement et d'enrichir les notions clés de cette recherche : conception climatique, 2nd oeuvre et finitions, matériaux biogéosourcés, expérimentation in-situ, patrimoine, ambiances et expressions architecturales, rôle des architectes, émancipation des habitants, statuts de la technique.
Prenons un exemple : Jacques Ellul a bien expliqué dans Le système technicien (1977) le principe d’auto-accroissement de la technique, qui crée sans cesse de nouveaux problèmes à résoudre. Il prédit d’ailleurs que les recherches sur la dépollution ou la réhabilitation environnementale constituent un pas en avant de la technique, où elle s’affirme seule capable de résoudre les problèmes qu’elle a elle même généré (Ellul, 1977 : 226). Cela fait évidemment écho à la rénovation énergétique : constitue t-elle un auto-accroissement de la technique, une solution technique a un problème causé par la technique ? Si la rénovation énergétique se conçoit selon le paradigme actuel de la rénovation énergétique (confort neutre, isolation étanche et équipements techniques), la réponse semble plutôt oui. La rénovation énergétique n’irait donc pas dans le sens d’un mode de vie plus proche ou respectueux de la nature, mais plus technique. On voit bien ici comme des questionnements épistémologiques permettent d'examiner des problèmes très actuels, comme la rénovation énergétique.