Pour limiter à 2°c le réchauffement climatique, lutter contre la précarité énergétique et s’adapter à l’instabilité des approvisionnements énergétiques, l’Union Européenne, la France, les associations multiplient les plans pour massifier les rénovations énergétiques lourdes, avec un succès limité. Dernier en date, le Plan de Rénovation Énergétique des Bâtiments (2020) reconnaît l’échec des précédents plans et prévoit la rénovation globale et performante de 500 000 puis 700 000 logements par an pour arriver à un parc français totalement rénové au niveau BBC rénovation en 2050. Ces objectifs semblent irréalistes : selon l’Observatoire BBC, il y aurait eu 41 000 rénovation BBC en 2021, effort qu’il faudrait donc décupler à court terme. Par ailleurs, il y aurait eu en 2021 moins de 1000 maisons rénovées au niveau BBC alors que celles-ci constituent plus de la moitié du parc de logement français et sont plus souvent des passoires énergétiques. La rénovation énergétique lourde semble ainsi peu à même de réduire efficacement les consommations énergétiques et émissions de gaz à effet de serre des logements, notamment des maisons.
Le tableau ci-dessous entreprend ainsi de recencer les différents plans de rénovation énergétique et l'évolution des ambitions quantitatives et qualitatives. Il confronte ainsi le nombre de rénovations projetées et celles effectivement réalisées, bien que les chiffres soient à ce sujet très lacunaires. Il répertorie par ailleurs les niveaux de performance énergétique visés par les plans successifs et les objectifs secondaires évoqués ou non (résorption de la précarité énergétique, amélioration du confort d'été et de la qualité de l'air, respect du bâti ancie, mise en oeuvre de matériaux biogéosourcés).