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La chaire Post-minier est envisagée comme une structure ouverte d’interaction locale, au croisement entre les régimes du savoir et de l’action. Elle fait le pari que seules des démarches collaboratives peuvent permettre de redonner confiance aux populations locales et leur permettre de s’approprier totalement cette terre à laquelle ils sont attachés, par choix ou par opportunité.

En prenant parti pour une architecture au service d’une idée sociale et économique, au plus près des acteurs locaux et notamment des habitants, cette chaire défend la persistance d’un « art de faire ». Fondée sur la coexistence et les échanges de savoirs, cette écosophie (Guattari, 1989) fait rimer écologie avec environnement, rapports sociaux et subjectivité humaine.

La chaire est labellisée « Architecture et innovation » par le Ministère de la Culture depuis juillet 2020. Son champ d’action est à la fois très local, à l’échelle du bassin minier du Nord et du Pas-de-Calais, mais également international au niveau de la recherche et des échanges académiques.

Le Bassin minier du Nord et du ­Pas-de-Calais a été inscrit sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2012, dans la catégorie « Paysage culturel évolutif et vivant ». Le périmètre d’inscription comporte 353 éléments patrimoniaux (principalement des cités minières, des chevalements et des terrils) et 4000 hectares de paysage, de Condé-sur-l’Escaut à Enquin-lez-Guinegatte.

L’exploitation du charbon a duré pendant près de 3 siècles. Au cœur de cet ADN minier, des hommes et des femmes ont construit un territoire et ses paysages. Ils ont écrit cette histoire industrielle et ouvrière, faite d’épreuves et de luttes mais aussi de partage et de solidarité. 

Aujourd’hui, cette préservation s’appuie sur la reconversion de tout un territoire : les lieux de production deviennent pôles culturels ou numériques, les cités minières se rénovent, les cavaliers se transforment en voies vertes, les terrils sont maintenant des lieux de promenade et les étangs d’affaissement des bases de loisirs…Pour les habitants, cette dimension patrimoniale est encore peu acceptée comme un atout.

Elle s’engage dans trois types d’actions :

1/ Construction d’un réseau international de recherche sur l’architecture, les paysages et territoires post-miniers (auto-réhabilitation accompagnée, démarches comparatives et internationales…)

2/ Création d’un lieu ressource sur la rénovation patrimoniale postcarbone dans le Bassin minier du Nord et du ­­Pas-de-Calais. Espace de valorisation des résultats pédagogiques et de recherche, exposition des travaux pédagogiques et des thèses, expérimentation de matériaux biosourcés, espace de rencontre entre associations et gestionnaires du territoire.

3/ Organisation d’ateliers pédagogiques, voyages d’études, rencontres de chercheurs et de doctorants, sur le terrain, journées d’action en collaboration avec les associations locales sur la valorisation du patrimoine territorial.