2020

RECONSTRUCTION D’UN TERROIR ÉNERGÉTIQUE

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Travail réalisé par Valentine ROBERT, Valentin MARIOTTI, Théophile CATRY

Les rives marécageuses de la plaine de la Scarpe, au nord de Douai, étaient autrefois inhabitables avant d’être aménagées au XVIe siècle dans le but de devenir les terres fertiles pour nourrir la ville. Malgré les travaux d’assèchement, les indices d’un paysage humide persistent encore. Elles sont à l’origine de l’appellation « Frais-Marais » donnée au hameau qui habite aujourd’hui ce lieu. Ce dernier est partagé entre ruralité et patrimoine minier. On y trouve mêlées à l’ensemble agricole l’ancienne fosse Bernard et quatre cités minières faisant partie de l’en- semble des biens du Bassin Minier inscrit à l’UNESCO depuis 2012.

Frais-Marais tient aujourd’hui sa réputation par le souvenir de la mine telle qu’elle est donnée à voir et à entendre. De par l’effacement progres- sif des aménagements pour l’extraction houillère, de l’isolement et du remplacement progressif de la population qui porte en elle sa mémoire, l’héritage minier local se trouve en déshérence et peine à se reconvertir. Pourtant, plusieurs fois dans le récit de son histoire, Frais-Marais a su se transformer en puisant au plus profond de ses ressources humaines et naturelles: domestication du marais, révolutions industrielles, lutte des classes ouvrières, mutations économiques, destructions puis renaissance. Ce caractère résilient se retrouve par ailleurs dans bon nombre des récits du Bassin Minier du Nord: la capacité à rebâtir par la force d’une culture commune et d’un paysage-ressource. Le paysage-ressource fait allusion au terme « écosystème du Bassin Minier »1 qui se définit par un lien fort, conditionné par l’acces- sibilité des ressources énergétiques, entre les établissements humains et le territoire. En ce sens, la ressource locale est l’énergie qui a créé l’entreprise, qui a elle-même défini la ville, le logement et la structure sociale dans le territoire. Seulement aujourd’hui, cette richesse a disparu: la maison minière, dépossédée du charbon dont elle avait besoin pour se chauffer, se trouve inadaptée aux modes de consommation actuels de l’énergie.

L’écosystème du Bassin Minier est menacé de devenir un paysage indifférencié des autres zones désindustrialisées. L’objectif de la chaire partenariale “Acclimater les territoires post-miniers“, dans lequel s’inscrit ce projet de fin d’études, a été pour ma part de considérer le paysage-ressource comme un milieu qui pourrait permettre une nouvelle métamorphose énergétique du territoire. Le travail a débuté sur un constat à l’écart du hameau. Le sommet du terril de Roost-Warendin, au nord et attenant au site, offre la vue sur un paysage où l’empreinte de l’énergie est omniprésente et se manifeste sous de nombreuses formes. Ce premier aperçu engage à lire le paysage énergétique par les différents aménagements qui se sont succédés au cours de l’histoire de ce lieu. Dans la continuité de cette lecture, comment le paysage énergétique invite-t-il à imaginer des solutions pour un scénario post-carbone? Quelles ressources engageraient une mobilisation locale pour l’énergie en valorisant le terroir de Frais-Marais? Au travers d’une réflexion alternative, nous réinterrogerons les échelles de production actuelles de l’énergie. Spatialiser la transition par des solutions paysagères constitue une piste opérationnelle pour engager une évolution durable des modes de vie.

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