2020

FORMER PAR LE FAIRE : LA PAILLE ET L’OSIER COMME MOTEUR DE REAPPROPRIATION LOCALE

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Travail réalise par Carinne LOBO et Aurore MAGNIER

La rénovation urbaine et architecturale de l’habitat minier fut l’occasion de recherches depuis le début du semestre sur le contexte social et culturel de ces cités. Le sol, riche en histoire, fut source depuis des siècles d’une exploitation à la fois agricole et minière. D’autre part, le bricolage et le jardinage font partie intégrante de l’activité des habitants et donne naissance à un paysage singulier. La particularité de ce travail est de construire un imaginaire autour du bricolage et de nouvelles manières d’habiter ce patrimoine. Aujourd’hui, se loger constitue un véritable enjeu : le parc de logements social et minier de Frais Marais doit faire face à des enjeux d’habitabilité tels la préservation patrimoniale mais aussi les problématiques énergétiques et environnementales. La part importante de locataires (88.8%) place le projet dans une coopération entre le bailleur social et l’habitant afin d’offrir des logements adaptés aux problématiques actuelles. Le processus de conception s’est entremêlé entre deux échelles : la mutation du quartier va d’abord se produire par la considération de la parcelle agricole dans le paysage minier, qui enfoui de nombreuses ressources, et celle de la parcelle individuelle de la maison.

Ce travail s’est situé dans un contexte singulier qui est celui d’une crise sanitaire et d’un confinement durant plus de 2 mois , offrant des outils de travail et de communication divergents de ceux qu’on pratique depuis la première année. L’utilisation de Discord pour communiquer avec l’ensemble du groupe a été un enjeu complexe avec lequel on a du s’habituer. Les réunions et l’utilisation régulière de l’audioconférence au sein de notre groupe a permis de maintenir la communication et de mener le projet dans les meilleurs conditions possibles. Cependant la charge de travail a été plus intense du fait de l’énergie employée pour échanger sur le projet et pour divulguer les idées aux membres du groupe.De même, le contexte sanitaire ne nous a pas permis de fabriquer des maquettes ou prototypes. Nous avons dû réaliser, l’ensemble de notre travail, y compris tout le processus de conception, par des maquettes 3D et des croquis.

Notre démarche s’articule sur la relation entre le geste et l’ambiance architecturale. En ce qui concerne la structuration du projet, nous avons choisi de présenter la démarche en trois parties qui représent des pratiques des habitants qui nous cherchons à valoriser et faire évoluer à travers ce projet. Le projet prendre appui sur ces pratiques formelles et informelles des habitants pour mieux comprendre leur manière de faire et de penser leur habitat et également pour s’approcher d’une démarche constructive qui permettrait à eux de s’y retrouver et ainsi de se l’approprier. Premièrement, cultiver le sol de Frais Marais comme celle de la parcelle individuelle est l’une des pratiques par laquelle les habitants s’adaptent à leur milieu de vie, créent une identité particulière et répondent à des besoins liés à l’habiter. Cela renvoie également au caractère rural de ce territoire et aux techniques vernaculaires tels le chaume et la vannerie qui tirent profit des matières végétales produites par la culture du sol, tels la paille et l’osier. Cette manière de percevoir la parcelle, le jardin et les exploitations agricoles, nous a invité à la considérer comme une des ressources principales à mettre en avant dans la conception architecturale, urbaine et paysagère.

Deuxièmement, la mutualisation des ressources, tel le savoir faire, est une approche qui a été observé parmis les habitants de Frais Marais forme un réseau informel suivant leur compétences de bricoleurs, jardinier, mécanicien ou autre. Ces partages de savoirs faire populaires est ancré dans l’histoire de cette cité minière et constitue pour nous une démarche qui nous envisageons de réactiver. Par la mise en place de plusieurs outils de formation basés sur l’économie solidaire, le chantier participatif, l’expérimentation, et la coopération, nous cherchons à rendre l’habitant acteur, au même titre que l’artisan, du processus de transformation et de redynamisation de la cité aussi bien qu’à la démarche de mutualisation des productions de fibres végétales servant à matérialiser ces transformations.

Dans un troisième temps , à travers le bricolage et l’auto construction, l’habitant d’appropriation son logement et par des moyens simples, arrive à transformer et adapter son cadre de vie. Nous avons ainsi placé ces deux pratiques constructives dans le centre de la conception du projet. Par la recherche de la simplicité du geste propre au bricoleur, nous avons adapté un système constructif simple pour qu’il puisse répondre à une diversité des besoins à la fois en termes d’ambiance et de performance thermique.

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