Travail réalisé par Pascale Bredelle
En visitant les différentes architectures que proposent les maisons ouvrières, même les plus simples, le constat d’un travail soigné apparaît régulièrement. Certes, en cette période de la fin du XIXe et début du XXe siècles, les techniques employées et les ressources ne permettaient peutêtre pas de réaliser rapidement et à moindre coût autrement que par des chaînages en briques. Cependant la mise en oeuvre des constructions contribuait à chaque instant à la réalisation soignée d’un travail perenne. En effectuant les premières recherches sur l’analyse du territoire, le bilan s’est trouvé affligeant tant du point de vue de l’exode des habitants - qui ne trouvent pas de travail sur place et se voient contraints de se diriger vers les grands pôles - que du point de vue du taux de chômage très élevé dans ces villes du Bassin Minier. La notion du travail est à questionner.
Aujourd’hui, la rénovation écologique est devenue un enjeu majeur pour tous ! Les méthodes ancestrales et traditionnelles employées par les bâtisseurs étaient considérées tout naturellement dans la réalisation de leurs ouvrages. La révolution industrielle provoquant pour certains individus des envies néfastes telles que la recherche du profit absolu a dévié en partie l’évolution du progrès technique. Comment est-il possible de concilier le savoir-faire ancestral avec les techniques d’aujourd’hui ? Comment de nouvelles alternatives liées au travail peuvent-elles devenir un moyen de rénover efficacement les maisons ouvrières de ces anciennes cités minières et à quelles échelles ? Un jour, j’ai été interpellée par un sentiment de tristesse face au travail d’un maçon. Il me faut vous raconter cette anecdote qui selon moi est importante sur le sujet de ce rapport d’étude et qui m’a donné une vision différente du rôle que peut avoir un architecte. C’était lors d’une visite de chantier sur le projet d’une petite extension. Celle-ci comportait un acrotère comprenant la mise en place d’une corniche réalisée en maçonnerie de briques de terre cuite, où dans une rangée du milieu, la brique devait être posée en diagonale. La technique était simple. L’ouvrage devait être réalisé avec un peu plus de temps mais l’esthétique finale n’était qu’améliorée par le rendu de la perspective d’une corniche qui semblait être plus complexe. J’ai été perplexe lorsque le maçon est venu me remercier pour lui avoir permis de réaliser ce travail. Il était fier n’ayant pas eu l’occasion de réaliser ce genre d’ouvrage depuis bien longtemps…
