2022

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Travail réalisé par François CHARLET et Julien FOURNIER

Présentes dans le monde entier, les mines font partie de l’histoire industrielle. Certaines sont fermées depuis bien longtemps, quand d’autres continuent d’être en activité. Avec son classement comme “paysage culturel vivant évolutif” au patrimoine de l’UNESCO, le Bassin minier du Nord-Pas de Calais s’est distingué en 2012. Long de 120 km et large de 30 km, le bassin minier est un territoire étendu et marqué économiquement, socialement, écologiquement et culturellement par l’exploitation intensive de la houille. Débutée en 1720 aux alentours de Valenciennes, l’exploitation du charbon a influencé le développement de ce territoire jusqu’à l’arrêt de la dernière mine en 1990. Ces quelques 270 ans d’industrie minière ont laissé un héritage fort derrière elle dont les habitants ont dû disposer. D’une part, un héritage technique avec le savoir- faire des mineurs, leurs outils et méthodes qu’il s’agit de ne pas oublier: le centre historique minier de Lewarde a en partie rempli cette mission. D’autre part, les traditions et loisirs nés de cette industrie (colombophilie, estaminet, vélodrome, patois ch’ti ...) imprègnent encore le territoire et les façons de vivre des habitants.

Pour finir, il existe un héritage architectural : chevalement, puits de mine, école, salle des fêtes, corons et cités minières. Ces dernières sont plus difficiles à gérer car présentes en masse sur le territoire, et habitées par des familles, descendantes de mineurs en général. Généralement construits par Les Compagnies Minières, les corons et les cités minières forment des quartiers situés au plus proche des fosses d’extraction de charbon. Il faut distinguer les corons - maisons mitoyennes formant des alignements de maisons sur rue - et les cités minières - maisons individuelles ou jumelées. La morphologie de cité minière apparaît suite aux affaiblissements miniers et aux mouvements des sols qui ont fragilisé la structure des barreaux de corons. Les ouvrirers demande plus de confort au sein des maisons. En effet, des problèmes de salubrité et d’hygiène existaient au sein des corons, les ouvertures des maisons n’étaient pas suffisantes pour mener à bien le renouvellement de l’air.

La demande de logement croissante a joué sont rôle aussi dans le basculement de la morphologie des corons aux cités minières. Outre les contraintes techniques, la maison individuelle permet de contrôler la main d’œuvre en prônant l’individualisme et la vie de foyer afin de réglementer le quotidien. En corons ou cités, les maisons étaient identiques dans leurs formes et dimensions, et elles possédaient toutes un jardin à l’arrière, souvent cultivé par la famille qui logeait là. Le logement était offert aux familles de mineurs et elles pouvaient en disposer jusqu’à la fin de leur vie à condition de l’entretenir correctement.

Situé à Harnes, dans le bassin minier du Pas- de-Calais, notre site d’étude était associé à la Compagnie Minière de Courrières. Commencé en 1910, un premier puits de mine (le n°21) y est ouvert en 1914 mais sera réduit en cendres avec la Première Guerre mondiale. Rapidement remis en service, il sera en fonction jusqu’en 1977. Au cours de ces 59 années, de nombreuses cités minières seront construites au sud de la fosse. Parmi elles, la Cité Pavillonnaire Bellevue ancienne, dite “cité du 21” est un ensemble de 593 logements construits en 1920 par la Compagnie des Mines de Courrières. Elle fait partie des éléments qui furent classés au patrimoine mondial de l’UNESCO en 2012, avec le terril n°93 (situé sur Courrières), le cavalier minier (à Harnes), l’église du Sacré-Cœur et l’école. Ainsi, l’habitat minier est une “entité” constituée à la fois de la maison et du jardin. Le bâtiment est construit par la Compagnie Minière : il reflète la richesse de celle-ci et offre un logement aux mineurs et leurs familles. Le terrain quant à lui est producteur d’apports alimentaires supplémentaires, et producteur d’un lien entre habitants. Conçue au XXème siècle, cette entité ne répond plus aux besoins des mêmes usagers : ce ne sont plus des mineurs qui y vivent. De plus, notre manière d’habiter a changé selon les évolutions du logement : eau courante, gaz, électricité, ... Alors qu’est-ce que l’habitat minier aujourd’hui, et que sera-t-il demain ?

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